Dans la grande diversité des sources généalogiques, il en est des plus précieuses que d’autres. Ainsi en est-il des journaux. Journaux intimes, journaux de guerre, journaux de presse, journaux de bord...
Tous orientés, tous subjectifs. Et néanmoins témoins inestimables d'une époque.
En voici quelques exemples concrets :
Le journal de bord de La Reine, vaisseau de la Compagnie des Indes, 1786-1788 (Source : AD56, cote 10 B 28)
Ce journal a été tenu par le capitaine MARQUAY alors que le vaisseau faisait voile vers la Chine. Le journal de bord nous permet à la fois de suivre les étapes du voyage du navire (Lorient, Cadix, Île de France, Inde, Chine, Lorient) et de nous donner une idée du quotidien des hommes à son bord à travers différents procès-verbaux établis le long de la traversée.
Le premier document détaille la liste des vivres embarqués sur le navire à son départ de l’Île de France vers Pondichéry.
Cet autre procès-verbal nous explique pourquoi il fut nécessaire à l'équipage de se doter de deux nouveaux matelots, « la crainte fondée d'avoir des malades dans un si long trajet sur la fin de la saison convenable, la faiblesse de nos gens, leur ignorance, la nécessité de faire beaucoup de voile, celle de la veiller et de manœuvrer souvent pour profiter des variétés que nous devons rencontrer, toutes ces considérations réunies et ce que la prudence nous prescrit à tous veulent que nous prenions (?) au moins douze hommes[...] »
Figurent également un certain nombre de procès-verbaux concernant des vivres gâtés qui finirent « distribués aux bestiaux » ou des barils de vin qui avaient fui, des mats ou des câbles cassés, etc.
Le journal intime de Berthe ROUSSET (source : AD41, cote 182 J 12-13)
« Née en 1862, Berthe ROUSSET est la fille de l'industriel blésois Louis-Edmé ROUSSET, fondateur de la fabrique de chaussures du même nom. Son journal, composé de neuf cahiers, couvre essentiellement la période de sa jeunesse,de 1873 à 1898. En se faisant l'écho des préoccupations quotidiennes de la jeune fille, il nous donne accès à son intimité mais reflète également la mentalité du milieu bourgeois dont elle est issue.
En 1882-1883, alors qu'elle atteint ses vingt ans, les négociations matrimoniales dont elle est au l'objet sont au cœur de ses préoccupations. Ces pages sont un témoignage éloquent sur la pratique du mariage par présentation. L'avis de la jeune fille est pris en considération mais les familles exercent un contrôle sur les unions en arrangeant des rencontres entre jeunes gens « assortis ». Le mariage étant déterminant pour son intégration dans le monde, elle évalue avec inquiétude les avantages et les inconvénients des différents partis qui lui sont présentés ».
(Trésors d'Archives, AD41, 2023)
Le journal de guerre de Louis Imbert (source : AD41, cote 1375 W 182)
Composé de deux carnets et de 19 cahiers manuscrits, remplis de dessins, cartes postales, lettres, photos, coupures de presse et cartes routières, ce cahier a été commencé le 7 septembre 1939 et terminé le 25 août 1944, avec une interruption entre le 16 novembre 1940 et le 7 août 1944.
Louis Imbert a ainsi livré au jour le jour son histoire, ses sentiments, sa vie de soldat.
Comme tous les journaux de guerre, il est un témoignage précieux du quotidien des jeunes militaires envoyés au front lors de la seconde guerre mondiale.
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